Sweet sixteen
En 1957 aux États-Unis, neuf élèves noirs s'apprêtent à faire leur rentrée dans un lycée jusqu'ici réservé aux blancs. Parmi eux, Molly, elle ne sait pas vraiment pourquoi elle s'est portée volontaire mais elle ne peux plus reculer... quoi qu'il en coûte !
Le premier roman d'Annelise Heurtier que j'ai lu m'a beaucoup plu et j'ai eu envie de la retrouver avec ce roman sur la ségrégation. L'avant-propos nous résume déjà la situation puisque cette fiction est inspirée d'une histoire vraie, on sait donc dès la première page que cette année d'intégration ne sera pas renouvelée suite aux violences qu'ont subies ces jeunes. La question n'est donc pas de savoir si ils vont réussir à s'intégrer ou non, on sait où nous en sommes aujourd'hui et même si le racisme est encore trop présent, se dire qu'il y a moins de 60 ans, c'était comme ça, fait froid dans le dos !
L'histoire alterne entre le récit de deux personnages : Molly, l'élève noir qui arrive dans cette nouvelle école, et Grace, élève blanche dont les proches sont particulièrement opposés à l'intégration de la communauté noire.
J'ai adoré ce roman de Casterman, non pas parce qu'il était agréable à lire, mais au contraire parce qu'il rend mal à l'aise. Sous nos yeux, défile l'horreur dont sont capables les hommes entre eux que ce soit physiquement ou pas. C'est un livre face auquel il est parfois difficile de rester inactif face à tant de violence gratuite.
En même temps, la force dont font preuve les jeunes noirs est belle à voir. Malgré les doutes et les difficultés, ils vont se battre jusqu'au bout pour terminer leur année. Et puis, même si ce n'est pas toujours complètement avoué, il y a de rares élèves blancs qui vont voir dans le rejet de la communauté noire une injustice, c'est un premier pas.
Ce roman, c'est un livre à lire par tous pour savoir quels progrès ont été fait mais aussi tout ce qu'il reste à parcourir pour que le racisme disparaisse. Annelise Heurtier distille parfaitement la violence dans son texte pour que le lecteur ne puisse pas se détacher en pensant que c'est trop. Qu'on le veuille ou non, on est impliqué dans cette histoire, on ne peut pas ne pas se sentir concerné !
Retrouvez les avis de Bouma, Kik, Drawoua, Gabriel et la lecture commune d'À l'ombre du grand arbre.
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