La tête sous l'eau
La tête sous l'eau
Olivier Adam
Robert Laffont, 2018
Le déménagement en Bretagne de la famille d'Antoine n'aura pas été la bouffée d'oxygène qu'avait annoncée son père. Après quelques temps dans leur nouvelle maison, Léa, la sœur d'Antoine, disparaît. Enquêtes policières, pistes en tout genre, rien ne donne de résultat et plus le temps passe, plus l'angoisse gagne en même temps que l'intérêt public diminue. Pourtant un jour, les mots du père d'Antoine annonce la fin du calvaire : "On l'a retrouvé. Merde alors. On l'a retrouvé. C'en est fini de ce cauchemar".
En vérité, c'est une nouvelle étape qui les attend. Les silences de Léa, les apparences à maintenir, la menace extérieure, la reconstruction à amorcer... Ce n'est pas terminé !
Antoine, le narrateur de cette histoire, nous fait vivre la disparition de sa sœur au plus profond de ses sentiments. Il voit sa famille se disloquer petit à petit et partage avec le lecteur l'angoisse de la disparition et la vie qui reprend son court malgré tout, dans l'absence. Mais tout bascule au retour de Léa. Là, il faut apprendre à accepter le silence, à être là sans questionner, à ne pas perdre patience quand on ignore tout de ce qui a pu se passer. Parce que la priorité, c'est elle, c'est de lui réapprendre à vivre.
Cette lecture est poignante et nous plonge au cœur des épreuves que peuvent vivent ces familles que l'on voit parfois passer dans les médias. Olivier Adam nous montre que même quand on nous dit que c'est terminé, que la personne est retrouvée, ce n'est pas la fin mais le début d'un long processus de retour à l'existence où rien n'est encore gagné.
Au côté du personnage attachant d'Antoine, on assiste aux épreuves que vivent Léa et sa famille. C'est une histoire prenante, bien écrite qui nous montre l'évolution des deux adolescents en nous parlant d'identité, d'amour, d'indépendance...