Les vacances
Le 1er août marque la fin des vacances de certains et le début pour d'autres. Le mois dernier, Audrey dans cette nouvelle chronique mensuel sur le blog, vous parlait des vacances que l'on fait chez soi par l'ennui et par l'imaginaire (ici). Aujourd'hui, elle vous parle de vacances où l'on voyage, où l'on quitte pendant quelques temps son environnement familier, où l'on engrange des souvenirs jusqu'à la dernière minute...
Pour lire Audrey plus souvent, rendez-vous sur son compte Instagram autour des livres et de la parentalité :
Sophie
Le voyage au bord du monde
Sylvie Neeman et Barroux
Mango jeunesse, 2018
Le jour de ses sept ans, une maman propose à son garçon de l'emmener faire un voyage au bord du monde. Là où on arrive, là d’où l’on part, là où on n'est pas vraiment parti mais déjà plus tout à fait chez soi. Là où il y a des oiseaux que l'on ne voit pas au-dessus de sa maison. Mettre un pied à l’extérieur de la maison, respirer un air différent, mettre ses pas et ses rêves dans ceux de ceux que l’on aime, les suivre, un peu, pour voir, le temps d’un instant, la vie autrement.
On aimerait rester là, au bord du monde, à regarder la valse des oiseaux, la poésie en bandoulière.
Les mûres
Olivier de Solminihac et Stéphane Poulin
Sarbacane, 2017
« Les mûres sont des souvenirs de vacances ». C’est la fin des vacances, mais la voiture ne pourra pas reprendre la route tant que tous les bagages n’y seront pas rentrés ! Un petit bol fragile, cadeau tout neuf, ne trouve pas sa place dans le coffre. Est-ce un signe ? Peut-être doit-il simplement servir à recueillir le dernier souvenir des vacances ? Le tout dernier, celui volé aux préparatifs du retour au quotidien, celui qui a la saveur douce-amère de l’intensité des bonheurs partagés ailleurs sous le soleil d’été, au milieu des chemins de montagne. Celui que l’on doit, à un moment, se résigner à laisser derrière soi.
Alors, comme un pied-de-nez à la fin des vacances – pourtant inéluctable –, les trois personnages s’offrent une dernière aventure, en partant à la chasse aux mûres, pour faire durer le moment, encore, et rendre plus doux le temps du départ.
Comme par magie, au retour, le bol débordant de mûres trouve enfin sa place. Il est l’heure de partir cette fois. Et de retrouver la maison.
Notre camping-car
Magali Arnal
L'école des loisirs, 2015
« Aujourd’hui, Papi m’emmène à la mer dans son camping-car. Toutes mes affaires sont prêtes, je l’attends. » Chaque scène raconte la complicité évidente de cette petite fille avec son grand-père, la vie parfaite à ses côtés comme un sandwich jambon-beurre sans croûte. Mais la tempête s’invite soudain au voyage et va contraindre nos deux compagnons à peine arrivés, à rentrer à la maison. Le voyage serait-il vraiment tombé à l’eau (sans mauvais jeu de mots) ? C’est sans compter sur ce Papi tendre et créatif !
Et si le voyage n’était finalement pas la destination mais le chemin pour y arriver ? Les meilleurs souvenirs de l’enfance naissent parfois, souvent, au coin de la rue.
Belle maison
Sarbacane, 2017
« Tout est calme, assourdi. Je somnole dans la pénombre, bercée par le tic-tac familier de l’horloge du salon. Cela fait plusieurs jours que les pies jacassent avec un enthousiasme particulier et que l’air embaume la sève de pin : l’été est là. Alors j’attends. » La tranquillité sera de courte durée pour cette vieille dame qui reprend vie à mesure que deux enfants s’y réinstallent pour les vacances. Le soleil et les rires la tirent d’un trop long sommeil, elle ne perd pas une miette de la visite de ces enfants qui sans être vraiment différents, ne sont, quand l’été revient, plus tout à fait les mêmes. Place au soleil, au farniente dans le jardin d’hiver, aux jeux sous le mimosa, aux châteaux de sable sur la plage, là, juste en bas.
Un album frais et vivifiant par son approche originale, car c’est bien la maison qui s’exprime et qui pose un regard maternel sur ceux qu’elle appelle tendrement « (s)es chers petits ». Elle se délecte de les regarder grandir avant qu’ils ne descendent sur la plage au bout du jardin, où ils lui échappent, déjà.
Le slip de bain ou les pires vacances de ma vie
Charlotte Moundlic et Olivier Tallec
Père Castor - Flammarion, 2011
Il s’agit d’un album écrit comme un journal, qui nous permet de suivre, jour après jour, les aventures de Michel (Michou pour les intimes), un enfant de (presque) 8 ans, qui quitte ses parents pour aller rejoindre ses cousins chez ses grands-parents pour une semaine à la campagne.
Rien au départ n’invite Michel à passer des vacances de rêve : une maman absente, un papi plutôt sévère, des cousins moqueurs, des devoirs de vacances… et le défi traditionnel de l’été des huit ans : le saut du plongeoir de 3 mètres à la piscine municipale. Avec le maillot de son frère. Trois fois trop grand pour lui.
Au début des vacances, il ne s’imaginait pas organiser « le concours de celui qui se lave le moins de toutes les vacances », faire du moto-cross improvisé, passer une soirée d’orage à la lueur des bougies à écouter les souvenirs d’enfance de papi.
C’est lorsque, comme dans la vie, le pire côtoie le meilleur, que les plus grandes peurs sont l’occasion des plus grands défis, que les plus beaux souvenirs de l’enfance se créent.