La peau d'un autre
Aujourd'hui sort le premier roman de Philippe Arnaud, enseignant en lycée et chroniqueur musical. Il est publié chez Sarbacane dans la collection Exprim'.
Un jeune homme de 20 ans entre dans une école maternelle, mitraillette à la main et explosif à la ceinture, où il prend en otage une classe. Les minutes défilent, l'homme garde le silence devant l'institutrice qui tente de comprendre cet acte terroriste. Les enfants sont terrorisés dans un coin de la classe, seule la petite Manon semble parvenir à entamer un semblant de dialogue. Mais cela suffira-t-il ?
J'ai été transporté par ce roman ! Philippe Arnaud entretient un suspense intense en racontant cette histoire par la voix de trois personnages : le ravisseur, l'institutrice Anna et Manon.
Le ravisseur est surnommé Pigment du fait de sa maladie de peau : l'albinisme. Durant son enfermement dans la classe qu'il a pris en otage, il se remémore son passé. On découvre son enfance africaine, son exil en France, son expérience dans un groupe de musique... Tout cela est dominé par une grande solitude qui le conduira à cet acte extrême !
De façon moins développée, on en apprend aussi un peu sur la vie d'Anna et sur une expérience difficile qui lui revient durant sa captivité.
Enfin, il y a cette petite fille, Manon, qui a l'habitude de seconder la maîtresse au quotidien et qui dans cette situation fera preuve d'une force et d'une intelligence impressionnantes.
Cette lecture met le lecteur dans une position difficile car si on est obligé de détester cet homme qui s'en prend à des enfants, on doit lui reconnaître une vie qui pousse à la compassion. Tout est très psychologique dans ce roman, on parle beaucoup de la peur et du pouvoir des mots notamment au travers des chansons qu'a écrit le ravisseur.
Ce texte m'a beaucoup touchée, il permet d'appréhender différemment les actes criminels, sans leur trouver d'excuses mais en les expliquant... d'une certaine façon.
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