Oh, boy !
En ce début d'année, j'ai eu envie de revenir vers une valeur sûre de la littérature jeunesse : Marie-Aude Murail. Je suis bien incapable de vous dire si j'avais déjà lu Oh, boy ! quand j'étais enfant. En tout cas, cette lecture de l'école des loisirs était comme neuve.
Siméon, 14 ans, Morgane, 8 ans, et Venise, 5 ans, sont tous les trois des Mourlevent. Ils viennent de perdre leur mère. Leur père ayant quitté le foyer depuis longtemps, ils se retrouvent livrés aux services sociaux. Très proches, ils se font la promesse de ne jamais laisser personne les séparer.
Un demi-frère et une demi-sœur sont retrouvés mais ni l'un ni l'autre ne semblent intéressés par la garde de ces enfants dont ils n'ont en commun qu'un père tout aussi absent.
Le tableau est déjà bien sombre et pourtant, ce n'est pas terminé...
Marie-Aude Murail a un véritable talent pour parler de situations graves et désespérées sans pour autant dramatiser. Le sort s'acharne contre cette famille et pourtant les enfants gardent la tête haute. Ce sont des personnages assez impressionnants pour leur force et leur intelligence (Siméon est surdoué et Marguerite en prend le chemin). Ce dernier aspect amène parfois des situations plutôt amusantes ou le narrateur, et par lui le lecteur, se moquent des adultes et de leur ignorance sur certains sujets.
Le style de l'auteur est particulièrement fluide et agréable à lire. Marie-Aude Murail utilise un vocabulaire et une grammaire simples mais qui sont aussi très aboutis. Elle ne fait pas dans le simpliste et met en avant la langue française dans ses romans.
Dans celui-ci, elle aborde deux thèmes difficiles. Le premier est celui de l'homosexualité. Si aujourd'hui, le nombre d'histoires autour de ce sujet se développe, en 2000, date de publication de ce livre, ce n'était pas encore très répandu. Pourtant, elle le fait avec liberté en mettant à mal les préjugés.
Le second thème est celui de la maladie voire la mort d'enfants. Là aussi elle le fait avec beaucoup de douceur et de tendresse.
Marie-Aude Murail fait de chaque épreuve une occasion pour ces personnages d'y puiser une nouvelle énergie. C'est sûrement ce qui donne cette légèreté à l'histoire. C'est peut-être un enseignement qu'on devrait tous en tirer...
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