Crictor
Madame Louise Bodot reçoit, de son fils, un cadeau pas comme les autres : un serpent. Passée la première surprise, elle s'en occupe comme un enfant : elle le nourrit, le mesure, et lui fait son enseignement. Crictor est connu des gens de la ville et va parvenir à se faire aimer et à se rendre utile.
Cet album ne fait pas partie des plus connus de ceux qu'a écrit et illustré Tomi Ungerer, c'est d'ailleurs pour ça que j'ai eu envie de le découvrir. C'est une histoire originale qui nous est livrée ici et j'ai été plutôt surprise par cette lecture. Pour commencer, le personnage de Madame Bodot n'est pas le genre que l'on s'attend à voir adopter un serpent. Femme de bonnes manières dirais-je pour vous situer un peu dans l'époque, on l'imagine plus facilement à un repas mondain qu'à donner le biberon à un jeune serpent ! Comme quoi, l'habit ne fait pas le moine.
Quand elle découvre que le serpent en question est un boa constrictor, je pense naturellement que ça va mal finir ! Mais non, le vieille dame ne s'en offusque pas le moins du monde.
En fait, j'ai attendu le retournement de situation tout au long de l'histoire mais rien ne se passe, en tout cas rien de négatif, au contraire.
Cet album est publié pour la première fois en 1958 (1978 en France, déjà à l'école des loisirs) et il n'a pourtant pas pris une ride. Ici, Tomi Ungerer redonne un peu de sympathie à cet animal souvent mal aimé. J'y ai vu aussi un peu de moquerie dans ce comportement extrême qu'il donne à son personnage.
Les illustrations sont de simples dessins au crayon dont quelques éléments sont colorés de vert (dont le serpent). C'est donc un style épuré mais qui apporte une valeur ajoutée au texte avec des points d'humour réguliers.
Parler de ces animaux à la mauvaise réputation était novateur pour l'époque. Il l'a d'ailleurs fait pour plusieurs d'entre eux dont la chauve-souris et le vautour. Cette réédition de 2011 met en valeur cette histoire en conservant un peu d'ancien dans la présentation.
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