Toi-même
Toi-même
Albin Michel jeunesse, 2018
Adèle et Louison sont jumelles. Après leur cours de natation, leurs parents viennent les chercher. Mais aujourd'hui, ils tardent un peu alors elles décident de faire la course : Adèle reste sur le parking à les attendre et Louison part à pied. La première à la maison a gagné !
Cet album fait partie de ceux qui dégagent un petit quelque chose de spécial. On ne sait pas trop comment l'expliquer, on ne le perçoit pas toujours du premier coup. Moi, il m'a fallu une seconde lecture plus posée pour entrer plus en profondeur dans cette histoire. Finalement, elle n'est pas extraordinaire comme ça, un simple jeu entre deux fillettes, mais elle dit beaucoup de choses quand on s'y attarde.
D'abord, j'ai beaucoup aimé le lien entre les deux sœurs. On les dit jumelles très vite pourtant, on les distingue très bien, tant physiquement par leur coupe de cheveux ou leur style vestimentaire, mais aussi par leur personnalité. On voit peu de jumeaux dans la littérature jeunesse mais là j'ai beaucoup aimé que ce ne soit pas le sujet, tout en en jouant quand même. En effet, on comprend au cours de la lecture qu'il y a comme une connexion entre les deux filles. Elles ont beau être éloignées, elles continuent à communiquer à leur façon.
Ensuite, il y a cette ambiance dans le livre, ce petit côté pesant et inquiétant qui met le lecteur en haleine. L'apparition d'un ciel noir y est certainement pour beaucoup mais je pense que c'est encore plus profond que ça.
Pour finir, j'ai adoré tous ces détails que je n'avais pas lu à ma première lecture, trop rapide. Un chat qui passe, un ballon perdu, un couple à une fenêtre... Autant de choses qui se fondent dans ce décor pourtant assez succinct mais qui participent en fait beaucoup à une narration sous-jacente.
Au final, je n'étais pas plus emballée que ça à la première lecture mais c'est l'avantage de prendre le temps une seconde fois car c'est souvent là que se révèle tout le potentiel d'un album. C'est quand on prend ce temps de la seconde lecture, qu'on perçoit enfin tout le travail du créateur.