On ne parle pas de ça
On ne parle pas de ça
Eva Kavian
Oskar, 2014
La mort leur a pris un enfant, peu importe la cause, c’est cela qui les réunit aujourd’hui. Il y a eu Lisa, puis Annette, Lucienne et Cathy. Toutes les quatre ont vécu cette atrocité qui n’a même pas de nom. Toutes les quatre, elles se sont retrouvées dans une maison, dans le jardin blanc, dans le seul endroit où elles ont trouvés la force de vivre.
Il n’y a pas de mot pour décrire un parent qui perd son enfant, je ne suis pas sûre qu’il y en ait beaucoup plus pour parler de ce roman sur ces femmes qui l’ont vécu. On lit leurs quatre histoires, celle qui les a chacune menée à cette rencontre, on lit leur souffrance et ce grand vide, qui nous emplit le ventre. On lit comme on écouterait l’auteure, Eva Kavian, nous raconter cela, avec des pauses, des flashbacks, pour ne pas se prendre trop violement l'horreur en pleine figure.
Vous dire que j’ai aimé ce livre serait déplacé, on ne peut pas aimer ces histoires. Mais j’aime les livres qui bousculent, qui prennent aux tripes, et vu les larmes que je n’ai pu retenir (et qui reviennent plusieurs jours après ma lecture quand j'écris ces mots), je peux dire que ce roman est de ceux-là. On n'est pas dans le pathos, on sourit même parfois, les mots sont justes, le ton est neutre, pas besoin d'en faire trop.
Ce roman, il était nécessaire, nécessaire pour les familles qui ont pleurer toutes les larmes de leur corps à la perte d'un enfant, nécessaire pour
nécessaire parce que non, non ça n'arrive pas qu'aux autres, nécessaire pour prévenir, mettre en garde, nécessaire pour entrevoir une lueur d'espoir, de vie.
Je terminerai par un merci à Eva Kavian, merci d’avoir parlé de ce dont on ne parle pas, merci de l’avoir fait ainsi, merci !
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