Un si petit oiseau
Un si petit oiseau
Flammarion jeunesse, 2019
Quand Abi perd un bras dans un accident de voiture, c'est tout son monde qui s'écroule. Elle est en vie mais elle doit dire adieu à sa vie d'avant, à son rêve de devenir vétérinaire, à ses amis, à ses habitudes si anodines parfois. Abi doit tout réapprendre : les gestes bien sûr mais aussi à faire confiance, à trouver les rares personnes qui ne verront pas son absence de bras comme seule définition de sa personnalité. Il faudra du temps pour trouver l'envie de continuer à vivre pour Abi...
Je suis tombée sous le charme de ce roman. Tout commence avec violence dans le sang et le bruit fracassant de l'accident. Mais tout de suite, on passe les semaines à l’hôpital et l'amputation pour arriver à ce moment où la vie doit reprendre : celui où Abi rentre chez elle. C'est là qu'elle doit commencer à se trouver une nouvelle réalité et c'est difficile pour cette jeune femme, amère du regard des autres sur cette partie manquante. C'est très touchant de lire les mots de Marie Pavlenko décrire le quotidien de Abi, sa colère face à sa situation, son avenir avorté. Progressivement, on la voit renaître, s'ouvrir à nouveau, se découvrir une nouvelle passion, laisser les sentiments positifs reprendre de la place.
Il y a une grande justesse dans ce roman. J'ai aimé qu'on nous glisse subtilement ces petites choses qui ne peuvent plus se faire comme avant. J'ai aimé qu'on se place en lecteur extérieur grâce à une narration à la troisième personne. On ne peut pas se mettre du point de vue de Abi, sauf pour ceux qui serait dans son cas. Mais un lecteur avec deux bras ne peut pas imaginer complètement ce qu'elle vit alors Marie Pavlenko nous l'explique petit à petit. Comme les personnages qui entourent Abi, on va donc voir des choses qu'elle n'imagine même pas possible et on va avoir envie de l'accompagner et de faire partie de sa nouvelle vie car elle n'est pas juste une fille avec un bras en moins, elle est avant tout une personne intéressante pour ses passions, ses lectures, son regard sur le monde.
J'ai pleuré, j'ai eu des papillons dans le ventre, j'ai souri, j'ai ressenti de la colère mais surtout j'ai aimé partagé ces pages avec Abi.