Nos éclats de miroir
Nos éclats de miroir
Nathan, 2019
Cléo a 14 ans et 11 mois et son écrivaine préférée est Anne Frank. C'est pour cette raison qu'elle décide de commencer son nouveau journal intime comme une correspondance. Anne Frank écrivait à une amie imaginaire Kitty, Cléo décide de reprendre son nom comme si elle répondait à la jeune fille juive. Elle lui parlera de sa famille, de la mort de son père et de sa vie d'adolescente...
C'est un peu déroutant au début de lire ces lettres adressées à Anne Frank. Elle compare leur existence, de la partie qu'elle connait le mieux en tout cas, c'est-à-dire celle du Journal d'Anne Frank qui s'arrête avant sa déportation et qui parle beaucoup de sa vie d'adolescente. Cléo trouve donc des points de comparaison, de ressemblance et peu à peu, on oublie cette correspondance pour se plonger pleinement dans l'adolescence de Cléo. C'est une jeune fille assez solitaire, elle a perdu son père et vit avec sa sœur et sa mère dépressive. Elle a une seule amie qui n'en est pas vraiment une mais ça il lui faudra du temps pour le comprendre et peut-être l'accepter.
Dans ces lettres, il y a de la sincérité et passé l'étonnement, c'est ça qui l'emporte et qui nous donne envie de suivre Cléo dans son quotidien et les étapes qui vont l'aider à grandir. Florence Hinckel nous dit à la fin du livre qu'elle a elle-même écrit des lettres à Anne Frank pendant son adolescence, il y a d'ailleurs une copie de l'une d'elles. Je pense que la réussite de cette histoire vient de là car si c'est une fiction, la démarche est sincère et l'émotion donnée à Cléo aussi.
C'est finalement un roman intimiste que nous offre ici Florence Hinckel avec une forme qui peut surprendre mais qui donne de l'originalité à cette façon de raconter l'adolescence et qui permet de retrouver en Anne Frank une jeune fille hors du contexte de la seconde guerre mondiale.